ZOOM SUR LA MISE EN SERVICE

France Chrétien, directrice de la mise en service de face et souriante.

ENTRETIEN AVEC FRANCE CHRÉTIEN, DIRECTRICE DE LA MISE EN SERVICE CHEZ AMBIONER

Avant de rejoindre Ambioner, France a beaucoup travaillé dans le secteur industriel, principalement en chimie fine, dans les domaines pharmaceutique et de la santé. Tout d’abord en conception mécanique-électrique et en conception de procédés, puis en mise en service depuis maintenant une vingtaine d’années.

Aujourd’hui directrice de la mise en service chez Ambioner, France utilise ses connaissances en conception pour mieux comprendre les étapes en amont de la mise en service, un terme potentiellement complexe et qui comprend différentes étapes. Également chargée de projets et d’équipe, France aime particulièrement aller sur le terrain afin de rencontrer les équipes sur le chantier et voir l’avancement du projet.

Qu’est-ce que la mise en service de manière générale ?

« C’est d’intégrer, à partir de la conception jusqu’à la fin des travaux, les exigences qui vont nous permettre de mettre en service les systèmes (qui eux-mêmes respectent les exigences exprimées au devis) puis de faire un lien qui va vraiment être une belle transition entre le chantier et le propriétaire. Donc c’est vraiment de faciliter la transition pour que les occupants et ceux qui vont être responsables d’entretenir le bâtiment soient à même d’avoir toutes les connaissances, et que tous les tests aient été réalisés pour confirmer que les systèmes fonctionnent bel et bien. »

À quel moment prend place la mise en service ?

« Le gros de la mise en service se fait à la fin des travaux mais débute dès la conception. Autrement dit, dès la conception, on définit l’ensemble des exigences et des tests qui vont être requis pour prouver qu’on respecte ces exigences. On doit vraiment les placer durant la conception pour s’assurer que chacune des disciplines va exiger par les soumissionnaires de faire les tests adéquats. Si on ne les demande pas dès le départ, ça ne sera pas fait en cours de chantier.

En plus de ces tests, on fait également un suivi. Donc chacune des disciplines doit donner une formation aux futurs opérateurs des systèmes ou des bâtiments.

Des tests importants que l’on fait sont les tests de performance du bâtiment pour vérifier chacune des exigences. On contrôle aussi les consommations énergétiques, les séquences et les systèmes de chauffage, refroidissement, ventilation. C’est là qu’on vérifie si on atteint les cibles énergétiques qui sont fixées dès le début du projet. »

Est-ce un service approprié à tous les secteurs ?

« Pour de très petits projets tels que du résidentiel, en général il n’y en a pas.

Mais dès qu’on est en institutionnel, industriel c’est très important. Par exemple, en industriel, lorsqu’il y a des performances à atteindre ou bien des hôpitaux, des bâtiments administratifs. »

Quelles sont les étapes si un bâtiment ne répond pas aux exigences demandées durant la conception ?

« On travaille beaucoup en collaboration avec les surveillants de chantier et on émet des listes d’observations, donc normalement le chantier n’est pas accepté tant que les systèmes sont en défaut et n’ont pas été corrigés.

On suit aussi les systèmes après que le chantier est terminé et que les individus sont partis. Par exemple, si la mise en service a été faite en septembre, on va vérifier que les performances en hiver (surtout pour le chauffage) soient bonnes puis qu’à l’été, les performances sont aussi atteintes (pour les systèmes de refroidissement). Normalement, on suit le bâtiment une année après la fin de la construction pour nous assurer que tout est conforme. On les appelle des suivis saisonniers; on le fait aussi en automne et au printemps car ce sont des périodes très humides et instables.

On s’occupe de plusieurs projets en même temps et un projet peut durer 4 ans. »

Faut-il posséder de nombreuses connaissances techniques et légales ?

« Une partie des rapports de mise en service ou des documents qu’on émet doivent être scellés et signés par un ingénieur, membre de l’Ordre des ingénieurs. Il y a déjà un côté de responsabilité à ce point précis.

On doit aussi s’assurer que les tests sont faits selon les normes prescrites. Un système est conçu pour respecter une norme ou un standard, donc on va s’assurer qu’il est testé selon ces standards. »

Les normes et législations évoluent-elles rapidement à ce niveau ?

« Oui! Il y a des choses qui changent, on doit s’ajuster pour cibler les bons critères, il y a de nouvelles normes et à un moment, tout le monde s’ajuste, les concepteurs et nous aussi, car on doit s’assurer que les systèmes sont testés puis reçoivent les certifications requises.

Par exemple, il y a une nouvelle norme, la S1001, en rapport avec la détection incendie et la sécurité et des individus. Les chantiers qui étaient déjà en route n’ont pas à la respecter sauf en cas d’urgence.

Les nouvelles lois ou normes disent quoi faire mais pas comment le faire, alors il y a toujours une marge entre les deux. Comment on va faire pour atteindre l’exigence, comment on fait la conception? Normalement, on a du temps pour s’ajuster, un temps de transition. »

As-tu un projet dont tu as été fière ou qui t’a tenu à cœur ?

« Le projet qu’on a actuellement avec le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine à Montréal. On a à peine 20 % de complété de notre côté, mais c’est un projet intéressant, différent, qui nous sort un peu de notre zone de confort, et il y a des mises en service par étape. C’est vraiment stimulant de faire partie d’une telle équipe et de voir chacune des étapes du projet. En dehors du tunnel, il y a tous les systèmes auxiliaires, de contrôle, de diesel, de génératrice à prendre en compte.

Sinon, on est toujours contents des projets d’hôpitaux qu’on a faits en tant qu’entreprise. Ils nous tiennent à cœur et ce sont des projets dont on est très fiers. »